Le survivant
J’entrevois le travail qu’il me reste
Sur ce monde isolé, alors je peste
Et je souffle, ployé sous mon leste
Lourd est mon fardeau, lents sont mes gestes.
Je vais, je tourne en rond sur ma planète,
Est-ce un dieu, est-ce un homme qui fit place nette
De mes semblables ? et est-ce qu’il est honnête
Qu’on me laissa seul sur la dunette ?
Je scrute l’infini et je dis une messe
Aux étoiles, puis je retourne à mes caisses,
A mes trous, à mes urnes, mes croix, ah ! mais qu’est-ce
Qui s’est passé ? Pourquoi ce grand patacaisse
M’épargnât-il ? Hein ? qui alluma la mèche ?
Qui donc a mit le feu à la crèche ?
Je serre dans mes mains dures et sèches
L’unique outils qu’il me reste : une bêche…
De ma tâche, je n’ai point à être fier,
Je creuse et je fais des petits tas de pierres…
Gérant, de cet infini cimetière…
J’ai à enfouir l’humanité entière.
C’est moi, Le survivant, seul dépositaire
De la conscience, de la vie, de ce mystère…
Qui poussa soudain les miens à se taire ?
Je creuse et le néant m’apparaît sous la terre…
Il se peut que je meure, un jour funeste…
Qui alors aura le charitable geste
De mettre un peu de terre sur mes restes ?
Alors je lève le poing et je proteste !
Tout seul, assis sur la dernière pierre
De ma pyramide je dis des prières
Et Dieu, soudain, m’apparaît en pleine lumière :
« Bravo mon fils, dit-il, ce monde n’est plus que poussière…
-Bravo ! Bien joué ! Mais on a encore à faire…
Dans un p’tit coin perdu de l’univers
Y’a un monde avec plein de petits hommes verts
Qui ne connaissent rien encore de l’enfer… »
Sur ce monde isolé, alors je peste
Et je souffle, ployé sous mon leste
Lourd est mon fardeau, lents sont mes gestes.
Je vais, je tourne en rond sur ma planète,
Est-ce un dieu, est-ce un homme qui fit place nette
De mes semblables ? et est-ce qu’il est honnête
Qu’on me laissa seul sur la dunette ?
Je scrute l’infini et je dis une messe
Aux étoiles, puis je retourne à mes caisses,
A mes trous, à mes urnes, mes croix, ah ! mais qu’est-ce
Qui s’est passé ? Pourquoi ce grand patacaisse
M’épargnât-il ? Hein ? qui alluma la mèche ?
Qui donc a mit le feu à la crèche ?
Je serre dans mes mains dures et sèches
L’unique outils qu’il me reste : une bêche…
De ma tâche, je n’ai point à être fier,
Je creuse et je fais des petits tas de pierres…
Gérant, de cet infini cimetière…
J’ai à enfouir l’humanité entière.
C’est moi, Le survivant, seul dépositaire
De la conscience, de la vie, de ce mystère…
Qui poussa soudain les miens à se taire ?
Je creuse et le néant m’apparaît sous la terre…
Il se peut que je meure, un jour funeste…
Qui alors aura le charitable geste
De mettre un peu de terre sur mes restes ?
Alors je lève le poing et je proteste !
Tout seul, assis sur la dernière pierre
De ma pyramide je dis des prières
Et Dieu, soudain, m’apparaît en pleine lumière :
« Bravo mon fils, dit-il, ce monde n’est plus que poussière…
-Bravo ! Bien joué ! Mais on a encore à faire…
Dans un p’tit coin perdu de l’univers
Y’a un monde avec plein de petits hommes verts
Qui ne connaissent rien encore de l’enfer… »
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